Historique détaillée de la commune de Somone

Macké Diédhiou, directeur adjoint de l’école de Somone 1, nous fait cadeau d’une partie de son mémoire consacré à la Somone, concernant l’histoire de la commune. Nous l’en remercions.

« Située sur la Petite-Côte, à environ soixante dix kilomètres (70 km) de Dakar, à sept kilomètres (7 km) de la station balnéaire de Saly et à douze kilomètres (12 km) de Mbour, Somone est l’un des sites touristiques les plus prisés du Sénégal.

Jadis un village de la Communauté rurale de Sindia,  Somone tiendrait son nom du mandingue « somono » qui signifie pêcheurs car, selon la tradition orale, les premiers habitants de Somone étaient des pêcheurs mandingues venus du Gabou qui s’étaient installés non loin de la lagune, à l’emplacement actuel de l’hôtel Africa Queen. Ils y restèrent près de cent ans avant de repartir pour des raisons encore inconnues.

grosse pirogue en mer

Après le départ des « somonos », au début du 18ème siècle vers 1713, Mame Baye Yam CISS venu du Djolof accompagné d’une parente dénommée Thioro CISS et leur famille s’installèrent à  Somone à un emplacement dénommé « Gouye Thioro Ndiondy » du nom de Thioro CISS juste après l’actuelle case des tout-petits de Somone. Quelques temps après, ils déménagèrent pour s’installer près du cimetière actuel vers le rivage de l’océan Atlantique où une épidémie de peste les poussera à quitter les lieux et à s’installer à l’actuel emplacement du village traditionnel.

Les LÔ sont des descendants de cette deuxième génération de premiers habitants de Somone du nom de CISS.

Arrivèrent ensuite les Diouf, sérères du Sine avec à leur tête Gorgui Mbagnick DIOUF après avoir vécu un moment  à « Mbagnakh » (Nguékokh), suivis d’autres venants du Saloum et d’autres contrées du Sénégal.

En ce moment les habitants n’étaient pas musulmans mais parmi eux. Il y avait des Toucouleurs venus du Fouta avec l’Islam.

Gorgui Mbagnick DIOUF fut converti à l’islam par un marabout Peul du nom de Baye Salifou DIALLO originaire de la Gambie près de Karang. Après s’être converti à l’Islam, Gorgui Mbagnick DIOUF demanda à tous ceux qui avaient épousé l’islam comme lui de trouver un emplacement unique pour enterrer leurs morts (avant, chacun enterrait ses morts  sur ses propres terres ou concessions familiales). C’est ainsi qu’ils se cotisèrent, comme ils n’avaient pas de terres, pour acheter l’emplacement actuel du cimetière de Somone à la famille CISS.

Le premier à être enterré dans ce cimetière est un Toucouleur du nom de Khassam NDIAYE. Voilà pourquoi on appelle le cimetière de Somone « Keur Khassam ».

en ville

Aujourd’hui, la population de Somone est majoritairement musulmane avec moins de 1% pour les autres religions réunies. Les différentes personnes qui se sont succédé à la tête de l’imamat sont dans l’ordre :

  • Mame Ibra NIANG venu du Djolof ;
  • Goumba DIAKHATE venu du Cayor ;
  • El Hadji Abdoulaye BOYE, né à Ngaparou mais qui a grandi à Somone ;
  • Omar DIAKHATE ;
  • Abdou Karim BOYE ;
  • Mamadou BOYE ;
  • Ibrahima DIAKHATE ;
  • Abdoulaye Sadji BOYE, actuel « imam ratib ».

zebu dans la rue

Avant l’arrivée du colonisateur, Somone comptait cinq  terres ou

concessions familiales réparties comme suit :

  • Les terres du Ndiondy (« soufou Ndiondy »): propriétés des CISS, elles s’étendaient du village actuel à la route qui mène vers Thiafoura sur la piste de Nguérigne jusque vers la lagune ;
  • Les terres dites « Train (terrain) du Baol » (« train wou Baol ») entre le village actuel et la lagune, propriété de « Baol-Baol » (Gens originaires du Baol) ;
  • Les terres du Daga (« soufou Daga »), qui s’étendaient du village actuel jusqu’à la frontière ancestrale de Somone et Ngaparou dénommée « kelgua ». Ces terres appartenaient à des ressortissants de Yène ;
  • Les terres de Mbër (« soufou Mbër »), portion de terres vendue par la famille CISS à un mulâtre de Gorée ;
  • Les terres de Bate (« soufou Bate »), propriété de Gorgui Mbagnick DIOUF.

Mais dès son installation , l’administration coloniale française démit tout droit foncier aux natifs et installa une chefferie partout au Sénégal. Ainsi, Somone ne fut pas une exception à la règle et donc huit  chefs de village se sont succédé à sa tête avant son érection en Commune dans l’ordre ci-dessous :

  • Gorgui Mbagnick DIOUF,
  • Momar DIOUF (fils de Gorgui Mbagnick DIOUF),
  • Abdourahmane DIOUF (fils de Gorgui Mbagnick DIOUF),
  • Leumdou DIOUF (fils de Gorgui Mbagnick DIOUF) qui fut destitué après 3 ou 4 ans à la tête du village,
  • Mbaye Siny YADE (neveu de Leumdou DIOUF) fut aussi destitué après 12 ou 13 ans à la tête du village,
  • Leumdou DIOUF (fils de Gorgui Mbagnick DIOUF) revient une nouvelle fois à la tête du village après être tombé en disgrâce,
  • Mbaye Soda DIOUF (fils de Leumdou DIOUF)
  • Salifou DIOUF (fils de Mbaye Soda DIOUF) dernier chef du village de Somone avant l’avènement de la Commune en 2008.

Notons que Monsieur Salifou DIOUF fut un candidat malheureux de l’élection municipale de 2009 qui a porté Monsieur Boucar SADJI à la magistrature communale. L’histoire retiendra qu’il est ou fut le premier maire de la Commune de Somone. »

Extrait du mémoire de Macke Diédhiou


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3 Comments

  1. Ndeye sadji janvier 17, 2022 12:59 am  Répondre

    Merci pour cette merveilleuse histoire

  2. ADAMA LO mars 26, 2015 3:46 pm  Répondre

    MERCI Monsieur Diédhiou pour votre travail remarquable pour notre ville, en nous contant cette histoire inconnue pour beaucoup d’entre nous, habitants de la localité … GRAND MERCI.

  3. WADE mars 23, 2015 4:22 pm  Répondre

    Merci beaucoup pour cette petite historique mais combien intéressante pour nous natif des environs (Ngaparou) et ayant plein de proches et amis d’enfance à Somone !