Financer un échographe pour la maternité: c’est le grand objectif 2018 de l’association Teranga-Cherbourg adopté vendredi lors de l’assemblée générale à Cherbourg, mais ce n’est pas le seul.
Ambiance sereine vendredi à l’Auberge de jeunesse, à l’image du président de l’association Jean-François Bernard, dont la gestion saine et rigoureuse de l’association Teranga est une promesse de confiance et d’avenir. Il s’agissait pour les représentants des 59 adhérents de dresser le bilan de l’année écoulée, qui marquait le vingtième anniversaire de l’association créée par le regretté Alain Pinabel. C’était aussi et surtout l’occasion de poser une nouvelle pierre – ou plutôt une belle brique – supplémentaire sur le chemin de la solidarité et des échanges avec les amis de la commune de Somone au Sénégal.
Une nouvelle vente de tableaux aux enchères
Outre l’anniversaire dignement fêté en octobre dernier par deux cents participants à la salle Girette de Tourlaville, c’est l’inauguration du hall d’attente de la maternité de Somone qui a marqué les esprits. Les bénévoles de Teranga-Cherbourg ont pu constater sur place son utilité. Les femmes enceintes sont désormais accueillies dans des conditions décentes. Ce n’est pas rien quand on sait que la jeune maternité voit naître 250 bébés par an.
C’est essentiellement grâce à la vente aux enchères des oeuvres d’artistes de la région que les 5 000 euros des travaux ont été trouvés. Et c’est encore auprès des artistes généreux que Téranga cherchera à compléter cette action en finançant un échographe. Pour l’instant, les mamans doivent aller si elles le peuvent jusqu’à l’hôpital de MBour à 35 kilomètres africains de chez elles, et longuement patienter pour être prises en charge.
Le pari est fort car il faut trouver près de 7000 euros, mais quarante artistes ont déjà donné leur accord pour cette vente qui aurait lieu à l’automne.
La fête des jumelages en octobre
En 2017, l’association cherbourgeoise a également financé les huisseries du centre de documentation de l’association Guelewar à la sortie du lycée, amélioré le réseau sanitaire des écoles primaires, créé un point d’eau dans chaque toilette, posé des carrelages dans les classes, et financé la réalisation d’une grande fresque par les enfants à l’école de Somone 1 dans le bourg.
Pour l’année 2018, il est question de construire des sanitaires pour chaque classe de l’école primaire où il n’y a pour l’instant qu’une toilette pour cent élèves.
En mars et avril 2018, la délégation formation, composée de médecins, secouristes, éducatrices et techniciens, est allée à ses frais répondre aux besoins évoqués par les Somonois. Plus de 1500 jeunes ont été auscultés et certains orientés vers des solutions médicales. Des centaines de collégiens et d’adultes ont testé les gestes qui sauvent (dont tous les chauffeurs de taxi). Des classes entières ont été sensibilisées à l’éducation sexuelle…et au chant (dans une ambiance indescriptible). Le premier journal du lycée de Somone/Ngaparou a été créé avec le concours d’un journaliste et d’un informaticien cherbourgeois.
Anne Sourcis au conseil d’administration
Ces actions sont financées par les opérations régulières (Marchés nocturnes du jeudi, fêtes de la solidarité, forum des associations, Artzimutés, concert de Catherine Dargent, tournoi de Golf à Saint-Martine le Bréhal). Les réalisations sont suivies sur le terrain à Somone par des adhérents de Teranga-Cherbourg qui vivent sur place, et notamment par le président honoraire Abdou Dia et par Anne Sourcis, dont l’AG a voté à l’unanimité vendredi l’entrée au conseil d’administration.
Cette rigueur vaut à l’association le soutien du conseil départemental et surtout de Cherbourg-Octeville, qui participe au financement du projet qu’elle juge le plus utile. Un hommage sera rendu par la ville à l’association Teranga ainsi qu’aux associations cherbourgeoises qui oeuvrent dans le cadre des jumelages lors d’une grande fête programmée en octobre prochain, à laquelle quatre invités Somonois devraient participer.