Les jeunes élèves du gouvernement scolaire du lycée NGAPAROU /SOMONE ont organisé une conférence débat sur le thème: « ECHEC ET ABANDON SCOLAIRE SUR LA PETITE CÖTE »
M. Bernard COLY, professeur de philo, a fait un exposé sur les projets et directives de ces dernières années de l’Education Nationale, en présence de M. le Proviseur M.Gueye et de plusieurs adultes de l’équipe pédagogique, ainsi que les élèves intéressés par le sujet.
Les débats ont été très animés. Plusieurs situations familiales, sociales, le tourisme ont pu être reconnus comme causes favorisant l’échec et l’abandon scolaire…sans oublier bien sûr le manque de motivation et de travail.
– Un élève a expliqué qu’habitant Nguerine, faute de moyen financier, il vient à pied et n’a pas d’argent pour acheter à 10h le sandwich du petit déjeuner et il doit attendre la sortie à 14h30 pour rentrer chez lui pour déjeuner. Et le pire étant que certains jours, il doit revenir en cours à 16h…Il ajoute que ce qui est le plus douloureux pour lui , c’est que son père a de l’argent mais il préfère le dépenser pour ses coépouses…il a été tellement applaudi que l’on peut supposer qu’il n’est pas le seul dans son cas…!
– Un autre élève déplore le manque de motivation et de travail de beaucoup de jeunes qui préfèrent
prendre l' »Ataya » (thé sénégalais) et refaire le monde sous l’arbre à palabres, ou rester « scotchés » devant la télé.
Du côté des adultes, différentes causes sont évoquées, comme les grossesses précoces… les mariages précoces…
Des adultes rappellent que chacun est responsable de son comportement sexuel, qu’il est important de se respecter, et de refuser l’argent facile de la prostitution qui, hélas, est un aspect particulier de la Petite côte, et qui contribue largement à l’abandon de la scolarité.
M. LE PROVISEUR a rappelé que le secret de la réussite était le TRAVAIL et LA MOTIVATION.
Monsieur Gueye , proviseur du lycée
C’est le système éducatif qui est décourageant, déroutant et décevant. A cause des grèves, plus de la moitié de l’année scolaire et des inscriptions trop élevées pour les parents, qui trinquent pour assurer deux repas par jour à leur famille… Vu les moyens que l’Etat dit mettre dans l’éducation, aucun enfant ne devrait être renvoyé du fait que ses parents manquent de moyens pour l’inscrire… Ils devraient constituer des cas sociaux à prendre en charge par le système.
Adama Lô
Par rapport à l’élève qui vient de Nguerigne, je dirai en tant qu’ancien Principal de l’ex-CEM qu’un parent d’élève qui ne pouvait pas payer les droits d’inscription de ses enfants a trouvé les moyens de louer un mini-bus pour se rendre à une « ziara »! C’est d’abord une question culturelle qu’ilfaut régler à un haut niveau… Le vrai débat se trouve dans la considération qu’on a de l’école (qualifiée malheureusement d »OCCIDENTALE »).
Mamadou COLY