Hervé, Huguette, Philippe, Martine, Jean-François, Sylvie, Mustapha et son épouse : la liste des départs s’allonge. Pour certains bénévoles de Teranga Cherbourg, il s’agissait de mettre fin au séjour d’échange annuel plus tôt que prévu. Trouver un avion a été très compliqué. Idem pour Brigitte, qui avait effectué un séjour au Rwanda et qui a réussi à rentrer avec difficulté.
Désormais, ce sont les membres permanents de Teranga à Somone qui cherchent à revenir en France, où ils ont leur famille. Après Laurence pour raisons familiales, c’est le cas de Freddy et d’Anne Sourcis qui nous a donné des nouvelles hier et qui semble avoir eu une occasion de rentrer hier soir. Voici le petit mot qu’elle a adressé à l’association et aussi à ses amis sénégalais qu’elle quitte avec inquiétude. Nous espérons qu’elle ne nous en voudra pas de citer son message qui est un témoignage éloquent de la situation:
L’organisation par notre diplomatie de ce retour peut être notée proche de zero … : « que le meilleur … non ! en l’espèce le plus riche l’emporte ! »
Des jeunes venus ici en stage, pour un séjour d’aide humanitaire et d’autres encore …ne peuvent pas rentrer faute d’argent . Le prix des billets sur AF est passé d’environ 500 euros à 750 et si l’on a pris un billet par Air Sénégal, ce n’est pas la majoration qu’il faut payer mais le billet entier !
Certains de nos compatriotes n’ont plus d’hébergement…
Avant de critiquer l’organisation « à la sénégalaise », regardons la poutre qui nous tombe sur la tête !
Pour nous, un petit miracle : alors que nous envisagions de rester le temps qu’une vraie organisation voie le jour, une agence de notre petite région s’est substituée à notre consulat défaillant et a pris les choses en main. Certes tout le monde n’est pas encore parti dans les villes proches mais les listes sont faites et dans le désordre ambiant, les choses avancent mieux et dans la dignité.
Nous avons un billet inespéré pour un vol AF ce soir.
Demain nous partagerons donc le vrai confinement que vous connaissez mais dans l’air de plus en plus pur de Paris…
Cela dit, nous sommes très tristes de quitter nos proches sénégalais, nous savons quels ravages ce corona peut faire dans ce pays qui ne peut envisager un confinement ( il n’y a que des maisons minuscules et beaucoup d’enfants ) et qui est dépourvu de système sanitaire …
Nous partons donc avec une vraie angoisse , ces gens que nous aimons mais qui ne peuvent vivre « qu’au jour le jour » sont déjà en détresse.
Tristesse de les quitter ainsi … «
Anne