Somone a été choisie en 1992 comme première ville à bénéficier d’un centre Olympafrica, qui vise à donner aux jeunes des équipements modestes mais nécessaires à la pratique du sport. L’idée était aussi de développer un état d’esprit responsable.
C’est le cas avec l’opération FutBolNet, qui est en vogue au stade en ce moment. Saliou Diagne, le directeur, et ses équipes de formateurs, ont adhéré au souhait de la Fondation FC Barcelona d’évaluer les performances en fonction du respect de règles de comportement plutôt qu’en fonction du résultat du match. Cette idée a germé après l’assassinat tragique d’un joueur colombien, Andrès Escobar, en juillet 1994, tué parce qu’il avait marqué un but contre son camp.
Les joueurs doivent obtenir des points en participant à des séances de préparation qui incluent l’apprentissage des règles de courtoisie, de courage, d’esprit d’équipe. Il y a six critères. L’assiduité fait également l’objet d’une évaluation. La feuille de match tient compte de cases à remplir qui valent autant de points que des buts. Il n’y a pas d’arbitre mais un « teameur » qui n’intervient dans le match qu’en cas de conflit ingérable. Sinon, ce sont les joueurs eux-mêmes qui sont chargés de faire respecter les règles. Ils sont invités à célébrer chaque but, y compris celui marqué par l’équipe adverse. Les filles sont inclues dans ce jeu, que les jeunes Somonois semblent particulièrement apprécier.
Le sport est ainsi au service d’un comportement qui va bien au-delà des enceintes du stade et façonne des comportements de société fidèles à l’image que l’on se fait de l’art de vivre au Sénégal.