Le docteur Hervé pendant son intervention.
La journée de jeudi 8 mars était dédiée aux femmes au Sénégal comme partout dans le monde. L’équipe de Teranga a choisi de s’associer à la cérémonie organisée au lycée par le gouvernement scolaire.
Dès 9 heures du matin, un chapiteau avait été monté dans la cour du lycée, et des centaines d’élèves ont pris place en cercle autour des intervenants, tandis qu’une sono rythmait les passages de parole. Une ambiance surréaliste pour des thèmes absolument capitaux comme la grossesse et surtout la bonne connaissance du processus des règles de la femme. Une psychologue sénégalaise, Fatima, a réalisé une réelle performance en captivant l’auditoire, sans aucun tabou. On l’a vue notamment évoquer face à un public de filles et de garçons la manière de nettoyer une petite culotte en période de règles.
Ce sujet est crucial car, comme elle l’a expliqué, 80% des filles ont honte lors de l’apparition de leurs règles entre 9 ans et 13 ans, et n’ont pas les structures adaptées dans les établissements pour leur hygiène immédiate. 40% des jeunes filles quittent alors leur établissement, et à force de moqueries, finissent par ne plus y revenir.
L’un des points forts des conférences aura été la présentation de serviettes hygiéniques durables, très jolies, d’une durée de vie de plus de trois ans, qui sont fabriquées depuis cette année près du lycée de Somone/Ngaparou par une petite Start-up éthique. A la longue, elles coutent huit fois moins cher que les serviettes jetables et sont particulièrement performantes.
Nous reviendrons sur cette initiative prochainement.
En fin de matinée, ce sont les deux médecins de l’association Teranga qui ont pris le micro pour décrire les risques d’infections en cours de règles et rappeler tous les conseils utiles. Ils ont également évoqué la possibilité de grossesses précoces et la manière de s’en prémunir, allant même jusqu’à indiquer les prix de toutes les protections utiles, aux tarifs du Sénégal.
Des projections de films ont prolongé ces conférences initiées par les élèves eux-mêmes avec l’appui de la nouvelle direction du lycée Mamadou-Lena-Diop.
Les deux psychologues de l’association de Cherbourg ont été confortées dans leur démarche de sensibilisation par ces débats sans aucun tabou qui correspondent aux propos qu’elles tiennent dans les classes depuis le 28 février dernier, pour dire la vérité sans choquer.
